Le secrétaire permanent du Conseil national pour la démocratie et le développement (Cndd, au pouvoir en Guinée), le colonel Moussa Keïta a été mis aux arrêts puis relâché, a appris dimanche, AfriSCOOP, de sources militaires à Conakry.

Le Cndd est confronté à sa première crise ouverte depuis l’« exil forcé » au Burkina Faso, de son chef, le capitaine Moussa Dadis Camara. Selon des sources militaires contactées par AfriSCOOP dans la capitale guinéenne, le colonel Moussa Keïta a été brièvement mis aux arrêts, dans la nuit du vendredi à samedi.

« Le colonel a été effectivement arrêté nuitamment sur ordre du général Sékouba, le président par intérim », a affirmé un proche de la junte sous anonymat et sans autre précision.

Aucune source officielle n’a encore confirmé cette information. Membre de l’aile dur du Cndd et fidèle parmi les fidèles du capitaine Camara, M. Keïta a longtemps milité pour le maintien au pouvoir du N°1 de la junte blessé à la tête, le 3 décembre 2009 par le lieutenant Aboubacar Sidiki Diakité, dit Toumba. Aux temps forts du retour de ce dernier au Burkina Faso, il a affrété un avion pour tenter de ramener l’ex-président autoproclamé en Guinée. Ce qui n’a pas été du goût du ministre de la Défense, actuel homme fort du pays, le général Sékouba Konaté.

« Cette situation a approfondi le fossé entre le général Konaté et le colonel Keïta qui, n’ont jamais été sur la même longueur d’onde quant à la gestion de la transition en Guinée », analyse Ibrahim Seydou, étudiant à Conakry.

Mais, le colonel Moussa Keïta aurait été relâché quelques heures après. Selon des sources concordantes, il aurait reconnu « des incompréhensions » survenues dans la nuit de vendredi à samedi entre lui et le président intérimaire, le Général Sékouba Konaté. « Tout est maintenant rentré dans l’ordre », a-t-il rassuré.

La Guinée est secouée depuis plusieurs mois par une grave crise politico-militaire marquée par la tuerie de quelques 200 opposants, le 28 septembre à Conakry. Un massacre imputé aux forces de l’ordre et de sécurité dont des proches du capitaine Moussa Dadis Camara.

Depuis mi-janvier, la situation semble se décanter avec la signature de l’accord de Ouagadougou consacrant la mise à l’écart de M. Camara et la nomination de l’opposant Jean-Marie Doré au poste de Premier ministre de la transition. Reste maintenant à ce dernier de former le gouvernement dont la principale et cruciale mission est d’organiser des élections libres, transparentes et démocratiques dans un délai de « six mois ».

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